Tips & Tricks

La finition du placage est sans doute un des chapitres les plus délicats de notre métier et qui a fait grincer bien des dents voire couler bien des larmes. Le plus souvent, les problèmes de finition trouvent leur origine dans des concours de circonstances qu’aucun des acteurs de la chaîne ne maîtrisait complètement.


Au cours des années, Finaspan a fait face à diverses situations et appris pas mal de choses. Vous retrouverez ci-dessous une liste des situations les plus courantes et les mesures à prendre pour éviter des problèmes.

 

Si vous exécutez vous-même la finition de vos panneaux, ne perdez pas de vue quelques conseils de base:

 

Tout d’abord, n’oubliez jamais que le placage n’est pas du bois massif; il fait à peine quelques dixièmes  d’épaisseur et il a bien fallu utiliser un moyen ou l’autre pour le jointer ainsi que pour le coller sur son support; cela veut dire que de l’autre côté de cette fine couche de bois vous allez trouver, soit de la colle, soit du fil de jointage, soit les deux et qu’il faudra éviter à tout prix que les produits de finition traversent cette couche et entrent en contact avec les adhésifs.


N’essayez pas d’économiser sur le ponçage avant de teinter ou vernir des panneaux. Nos panneaux sont poncés avec un grain 120, mais pour une finition de qualité, il faut reponcer les panneaux avec un grain de 150 et ensuite de 180. D’un point de vue général, nos panneaux sont bien poncés, mais nous ne pouvons jamais exclure, selon certaines circonstances (placage poreux, différence d’épaisseur dans le panneau de support, etc.) qu’aucune trace de colle ne subsiste sur les panneaux. Avant de commencer un travail de teinture, regardez attentivement que la surface soit exempte de toute trace de colle et si nécessaire, poncez les restes de colle à la main.

Il existe également une multitude de produits de finition mais aussi une multitude d’essences qui ont évolué dans des environnements différents. Chaque combinaison peut avoir des effets différents dont nous ne pouvons être tenus pour responsables.

 

Un dernier bon conseil : si vous voulez éviter de mauvaises surprises, faites toujours un test !

Le placage - quelques définitions

La maille

La  maille  est-elle  un  défaut ?  Cette  question  n’a  pas  fini  de  faire  couler  de  l’encre  mais  avant  d’y  répondre,  il  faut  vous  expliquer  ce  qu’est  la  maille  exactement.  Et  tout  d’abord,  ce  qu’elle  n’est  pas : un  défaut  de  fabrication  du  placage ;  et  ensuite  ce  qu’elle  est :  un  phénomène  parfaitement  naturel.

                        Il  existe,  dans  chaque  arbre,  des  tissus  très  minces,  qui  sont  chargés  de  redistribuer  les  matières  nutritives  depuis  le  cambium  ( aubier )  vers  le  coeur  de  l’arbre.

                        Dans  la  plupart  des  essences,  ces  tissus  sont  tellement  minces  qu’ils  sont  à  peu  près  invisibles ;  dans  quelques  unes  cependant,  ils  se  démarquent  plus  et  prennent  alors  le  nom  de  « maille ».  Ainsi  le  Chêne,  mais  aussi  le  Platane,  le  Louro  Faïa  et,  dans  une  moindre  mesure,  le  hêtre  et  même  l’érable  nous  offrent  une  maille  bien  visible.

                        Ces  tissus  traversent  les  cercles  de  croissance  suivant  une  perpendiculaire  et,  du  fait  de  l’angle  de  coupe,  c’est  dans  les  placages  tranchés  sur  quartier  que  la  maille  prend  toute  son  ampleur.

                        Composée  de  tissus  denses  et  durs,  la  maille  est  fragile  comme  du  cristal  et  ne  réagit  pas  aux  teintures  et  vernis  comme  le  reste  du  placage ;  c’est  pourquoi  elle  est  injustement  décriée  par  ceux  qui  souhaitent  teinter  ou  céruser  le  Chêne  ou  plus  simplement   bâcler  une  finition  au  vernis.

                        Pendant  des  siècles  cependant  la  maille  du  Chêne  fut  appréciée  et  recherchée  car  elle  était  le  signe  distinctif  d’un  bois  de  valeur ;  ceux  qui  ne  pouvaient  pas  se  l’offrir,  la  faisait  reproduire  au  pinceau  sur  des  bois  moins  chers …

                        Même  si  les  temps  changent  et  avec  lui,  la  perception  des  choses,  le  Chêne  ne  change  pas ! Il  ne  faut  donc  pas  perdre  de  vue  que  la  maille  fait  partie  intégrante  des  placages  quartier ;  seule  une  infime  proportion  ( +- 2 % )  des  placages  produits  par  une  bille  peuvent  prétendre  à  l’appellation  « fil  droit  sans  maille »  et  encore,  l’apparition  d’une  demi-dosse  sur  un  bord  ne  pourra  pas  toujours  être  évitée,  sauf  à  recourir  à  la  technique  du  Rift,  sur  Stay  log,  mais  dans  ce  cas,  le  fil  ne  sera  jamais  parfaitement  droit :  il  déviera  toujours  vers  l’extrémité.

                        Ces  placages  étant  extrêment  rares,  ils  sont  donc  la  plupart  du  temps  extrêmement  chers …

                        Ceux  qui  recherchent  un  fil  droit,  grain  fin  et  sans  maille  auront  intérêt  à  se  tourner  vers  du  Mélèze  ou  du  Pin  d’Oregon  tranchés  sur  quartier.

                        Curieusement  le  marché  ne  nourrit  pas  les mêmes  préjugés  à  l’égard  de  la  maille  dans  le  cas  du  Platane,  voire  du  Louro  Faia :  ces  deux  bois  seront  en  effet  d’autant  plus  appréciés  que  leur  maille  est  grande  est  régulière,  ce  qui,  une  fois  de  plus,  ne  se  rencontre  pas  tous  les  jours.

Demi-Dosses et Faux Quartiers

Nous  avons  vu  plus  haut  comment  on  procédait  au tranchage  des  dosses  et  des  quartiers ;  en  pratique  cependant  les  choses  ne  sont  pas  toujours  aussi  claires :  lorsque  l’on  tranche  une  demi-bille  en  effet,  il  arrive  un  moment  ou  le  couteau  va  rencontrer  le  coeur  de  l’arbre ;  celui-ci  étant  inutilisable,  il  va  falloir  dans  un  premier  temps  ouvrir  les  paquets  et  dans  un  second  temps,  ouvrir  la  bille.

 Il  en  résulte  une  proportion  non  négligeable (+/-30%)  de  placages  en  demi-dosses, faux-quartiers  et  plein  quartiers.  Il  n’est  donc  pas  raisonnable  d’espérer  des  quantités  importantes  de  panneaux  en  dosses  uniquement  ( ni  en  quartier non  plus ) dans  des  essences  dont  le  marché  est  étroit ;  d’autre  part,  lorsque  l’on  passe  des  dosses  aux  quartiers,  on  rencontrera  aussi  des  demi-dosses  qu’il  faudra  bien  classer  quelque  part ;  sauf  convention  particulière,  les  demi-dosses  sont  classées  parmi  les  dosses.

L'étuvage

L’ étuvage  a  pour  propriété  d’assouplir  le  bois  et  d’en  faciliter  le  tranchage. Mais  il  en  modifie  aussi  la  couleur ;  tout  l’art  consiste  à  obtenir  la  couleur  la  plus  uniforme  possible,  quelle  que  soit  la  production  ou  l’origine  du  lot.  L’ étuvage  n’est  cependant  pas  une  science  exacte  et  de  nombreux  facteurs  entrent  en  considération ;  il  faut  donc  s’attendre  à  certaines  variations  d’une  bille  à  l’autre.  D’autre  part,  il  convient  de  noter  que,  si  certaines  essences  sont  étuvées  pour  le  tranchage,  elle  ne  le  sont  pas  nécessairement  toujours  pour  le  sciage ;  des  différences  de  couleur  entre  bois  massif  et  placages  ne  sont  donc  pas  à  exclure.

Chêne U.S. versus Chêne Européen : Lequel choisir ?

Il y a quelques années, sous  la  pression  des  marchés  anglo-saxon,  le  Chêne  Européen  avait  fini  par  acquérir  une  mauvaise  réputation :  le  Chêne  Américain  était  généralement  plus  clair  lorsqu’il  était  fraîchement  tranché,  alors que  le  Chêne  Européen  apparaissait  parfois  plus  foncé,  En réalité, c'était  avant  tout  une  question  de  séchage ;  moyennant  un  séchage  adéquat,  il  est  possible  de  produire  des  placages  raisonnablement  clairs.  Depuis lors, les producteurs européens se sont mis au diapason des marchés internationaux et le Chêne Européen est la plupart du temps, séché à température plus basse, ce qui permet aujourd'hui de mieux conserver sa belle couleur claire. En  fait,  ce  sont  surtout  les  nuances  qui  les  distinguent :  le  Chêne  Américain  se  meut  dans  les  nuances  de  gris  tandis  que  le  Chêne  Européen  se  meut  dans  les  nuances  de  beiges.  Avec  le  temps  le  Chêne  Européen  prendra  en  réalité  une  patine  plus  chaude  ce  qui  explique  qu’il  ait  la  préférence  des  producteurs  de  parquets.  En  conclusion,  il  ne  faut  pas  jeter  l’anathème  sur  l’un  ou  l ‘autre  Chêne  en  fonction  de  son  origine,  il  faut  simplement  apprendre  à  apprécier  les  bonnes  choses  et  à  faire  son  choix  en  fonction  d’éléments  objectifs.

 

Réception des panneaux

Contrôle avant mise en oeuvre

Au moment de découper les panneaux, vous tombez sur un défaut ou un caractère qui ne vous convient pas. N'allez pas plus loin ! Suivant toutes les conventions dans notre métier, un panneau découpé est censé être accepté. Si un panneau ne vous convient pas pour une raison ou l'autre, faites nous en part et convenez de la marche à suivre avec nous. Un panneau que vous retournez comporte encore une certaine valeur pour le fabricant. Une fois découpé et refusé, il n'a plus de valeur pour personne ce qui ne fait qu'augmenter la facture.

Stockage des panneaux

Stockage des panneaux

Que  vous  soyez  négociants  ou  utilisateurs,  vous  serez  à  un  moment  ou  l’autre  tenus  de  stocker  des  panneaux  essences  fines :  protégez  les bien !  Ces  panneaux  ne  supportent  pas  toujours  une  longue  période  de  stockage sans  conséquences  car  les  placages  sont  sensibles  à  la  fois  à  la  lumière,  à  l’humidité  et  à  la  poussière.  Un  simple  carton  de  couverture  ne  protègera  donc  vos  panneaux  que  le  temps  du  transport  ou  d’un  stockage  de  2 / 3  semaines.  Si  certains  de  vos  panneaux  sont  susceptibles  de  rester  entreposés  plusieurs  mois,  il  importe  de  les  protéger  avec  un  panneau  de  couverture,  de  préférence  rigide,  et  à  tout  le  moins  appliqué  sur  toute  la  surface  avec  une  certaine  pression  de  façon  à  ne  pas  laisser  pénétrer  l’air  humide  ni  la  poussière.

 

Finition par vernis transparent ou coloré

La finition par vernis transparent révèle un effet pyjama

Lors  du  tranchage,  les  pores  du  bois  sont  traversés  suivant  une  ligne  oblique  et  reflètent  la  lumière  de  façon  différente  en  fonction  de  l’angle  d’incidence  de  celle-ci.  Une  bande  plus  claire  apparaîtra  plus  foncée  si  l’on  se  déplace  de  l’autre  côté  du  panneau  et  vice-versa.  Un  vernis  transparent  ne  fera  qu’accentuer  ce  phénomène,  particulièrement  visible  dans  le  cas  des  placages  tranchés  sur  quartier.  Si  cette  alternance  vous  déplait,  pensez  à  demander  du  placage  jointé  en  glissé,  ou  alors   optez  pour  du  jointage  en  « massif ».  Les  différences  de  couleur  seront  minimes  mais  surtout  l’effet  de  répétition  pyjama  aura  disparu.

Finition par teinture suivie d'un vernis

Peut-on teinter le merisier US ?

Le  merisier  américain  présentent  de  nombreuses  zônes  en  contre-fils où  la  densité  des  pores  est  plus  importante.  Ce  sont  ces  zônes  qui   provoquent  ce  qu’on  appelle  « la  moire »,  déjà  diversement  appréciée  lorsque  le  bois  est  simplement  vernis,  et  qui  absorbent  une  plus  grande  quantité  de  teinture.  Ce  phénomène  est  inévitable !  Vous  pouvez  être  chanceux  à  l’une  ou  l’autre  reprise,  mais  tôt  ou  tard,  vous  serez  confrontés  à  un  problème  de  ce  type ;  un  isolateur  ne  vous  sera  d’aucune  utilité .  Soit  vous  acceptez  ces  taches,  soit,  si  vous  ne  les  appréciez  pas,  vous  vous  abstenez  d’utiliser  une  teinture  et  vous  recourez  à  un  bouche-pore,  suivi  d’un  verni  coloré ;  ceci  est  de  loin  la  solution  que  nous  préconisons.

Finition avec une huile de lin

Les couleurs naturelles du bois

A propos de la stabilité des couleurs naturelles du bois

La  plupart  des  essences  de  bois  présentent  des  couleurs  toutes  plus  merveilleuses  les  unes  que  les  autres ;  cependant  ces  couleurs  ne  sont  pas  immuables,  elles  se  modifient  sous  l’action  de  la  lumière  et  de  l’humidité.

 

Paradoxalement,  les  essences  claires  vont  devenir  plus  foncées  et  les  essences  foncées  vont  devenir  plus  claires.  En  fait,  avec  le  temps,  toutes  les  essences  deviennent  grises !

 

D’ où  l’importance  d’éviter  une  exposition  directe au soleil  ainsi  que  d'une   bonne  finition  protégeant  le  bois  au mieux  des  UV  et  de  l’humidité. 

 

Certaines  essences  cependant  ne  prendront  toute  leur  plénitude  qu’au  bout  d’un   certain  nombre  de  jours ;  il  en  va  ainsi  de  l’Acajou  d’Afrique  ( Khaya )  ou  du  Mélèze  qui  ne  prennent  leur  patine  qu'au bout de  quelques  semaines  voire  quelques  années.